Dato: 14. oktober 1841
Fra: Nicolas Martin   Til: H.C. Andersen
Sprog: fransk.

Votre lettre et votre petit livre ont été les bien-venus, très cher Poète. Ce jour-là ce fut fête dans mon coeur, et je ne connaitrai de fete plus douce que le jour où j'aurais le bonheur de vous recevoir à Pairs sous mon humble toit. Je désire beaucoup, et j'esère un peu que ce sera bientôt. Donnez m'en la bonne promesse. Qu'il me serait précieux de fair les honneurs de notre grande ville au noble reveur du Nord wue nous aimons et admirons ici comme il le mérite. Oui, l'ame des Poèts et de la Patrie de toutes les âmes!

Je vous remercie avec bonheur de m'avoir envoyé vos révélations de Lune; Je me suis dejà bercé bien souvent à ses charmant et capricieuex rayons.

Vous avex mis là des fleurs et des tableaux recuillis avec amour sous les cieux divers que vous avez visités.

J'offrirai bientöt à la Revue de Paris un bouquet cueilli dans ce frais jardin. On s'empressera, j'en suis sur, de les recevoir dans ce vase, puisque le jardinier c'est vous. /

Puisque j'ai parlé de la Revue de Paris, je vous demanderai si vous avez lu dans un numéro du mois d'août les vers que je vous avait adressér? - Car, jeg pense que vous recevez à Copenhague nos recuils littéraires. Fixez moi sur ce point, je vous prie. D'autres numéros de Septembre et d'Octobre contenaient de mos des hymnes à la Patrie, à la Famille et à l'art. Je vais poursuivre cette série unpeu sévère. J'aime pourtant mieux la pure fantasisie. Mais je lui reviendrai bientôt.

Conservez le petit livre ci-joint en Souvenir de moi. Vous y trouverez quelques traductions des lyriques allemands, et votre violette de Mars. C'est peut-être la perle du livre, et la gloire vous en revient. Dites-moi votre opinion sur l'ensemble du recueil, en me citant quelques pieces que vous préferiez. Je compte publier dans 4 mois un nouveau recueil que vous arrivera, et où je ne manquerai pas de faire figurer, au premier rang, votre Soldat. Je grave dans la memoire de mon coeur la / promesse que vous me faites dm'envoyer votre voyage traduit en allemand. Je lis assez facilement cette belle langue, et c'ette dans Chamisso que je vous ai lu. - Mais n'attendez pas plus longtemps qu'un mois pour me donner de vos cheres nouvelles. Le Consul de Danemark à Paris se montre très obligeant pour nos rapports, et je désire que vous ayez autant que moir l'envie d'en profiter. Nous échangerons des communications et des appréciations sur le mouvement litteraire de nos deux Pays. Je m'engage à être très bavard. Prouvez par une prompte réponse que vous n'en aurez pas de déplaisir.

Je ne veux pas terminer cette lettre sans vous dire qu'un de vos bons amis et admirateurs d'allemagne, Karl Simrock, est mon oncle maternel. Il m'avais beaucoup parlé de vous dans un voyage que j'y fis il y a 4 ans. Nous en reparlerons le printemps prochain, car j'éspere y passer un mois.

Adieu, que les rayons de la Lune et de votre coeur ne cessent pas d'illuminer en vous le Poete que nous aimons!

N. Martin

(rue du mont blanc no 39

(Paris 14 Xbre 41)

Tekst fra: Solveig Brunholm (LP 445, billed 7177-79)